Progressivement, jour après jour, Abidjan la perle des lagunes et de la lumière devient la perle des ordures. Les rues qui devraient servir à la circulation se sont transformées par endroit en dépotoir, lorsque les caniveaux conçus pour l’évacuation des eaux usées et pluviales deviennent des urinoirs. Le paysage urbain de la perle des lagunes se dégrade. Quelle solution pour assainir Abidjan ?
Samedi 21 Avril 2018, il est 10h. La décharge d’Akouédo est déjà prise d’assaut par les fouineurs. Comme chaque matin, dame Bintou est au rendez-vous. Elle est ponctuelle. Le nez bâillonné, gants sur les mains, Munie d’un sac, elle retourne dans tous les sens, les déchets, à la recherche de sachets plastiques. C’est son quotidien depuis 4 ans. "Je fais ce travail depuis 4 ans. Je ramasse les ordures. Je les vends à Traoré qui les revend à son tour", explique-t-elle.
Le jeune Traoré est aussi habitant d’Akouédo. Et depuis bientôt 2 ans, il achète les sachets plastiques et autres objets dérivés du caoutchouc. Il s’approprie sa marchandise à un prix dérisoire (50 francs CFA le kilo).
Après l’achat, il fait le tri et regroupe sa marchandise par catégorie. Il range les sachets plastiques entre eux et les objets un peu plus solides ensemble (bassine, assiette en plastique). Direction, Yopougon à la cité ADO, où il vend ces sachets à une usine de recyclage qui a fait de la valorisation des déchets son métier.
Cette usine achète toute sorte de déchets, sachets plastiques, bouteilles, pneus, sacs, fers…, elle les lave puis les désinfecte avant de les travailler pour leur remise en service.
Permettant de transformer des objets usés en matière utilisable, le recyclage est une véritable opportunité pour la Côte d’Ivoire et l’Etat devrait s’impliquer davantage dans ce secteur encore informel.
Antoine BASSA/Akody.com