Les réactions à la libération de Laurent Gbagbo se poursuivent au sein de la classe politique ivoirienne. Après les déclarations de la direction du Front Populaire Ivoirien (FPI), c’est au tour du RDR, parti au pouvoir, de donner ses sentiments sur cette libération qui, clairement, n’était pas dans son programme.
Le Président Ouattara prend acte
La CPI a ordonné, ce mardi, la libération immédiate de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Cette annonce a provoqué une liesse populaire dans plusieurs communes de Côte d’Ivoire, notamment Yopougon, reconnue comme le bastion des pro-Gbagbo. Le FPI a vivement salué cette libération tant espérée et la savoure encore, comme il se doit. Le pouvoir, quant à lui, n’a encore fait aucune déclaration officielle. Tout au plus, les services de communication de la Présidence se sont contentés de signaler que le Président Ouattara « prend acte de la décision de la CPI ».
Du côté des cadres du RDR, on est tout aussi bref. Cissé Bacongo affirme : « En tant qu’Ivoirien, je suis content de la libération de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, mais en tant que membre d’un parti politique, je n’ai pour l’instant rien à dire ». Joël N’Guessan, au contraire, est un peu plus expansif.
« Nous devons prendre acte de cette décision de la CPI, qui est la plus haute juridiction dans le monde. Je pense que les hommes politiques doivent apprendre à respecter les décisions de justice, quel que soit ce qu’ils peuvent en penser » a déclaré, le vice-président du RDR qui a fait partie des 82 témoins de Fatou Bensouda.
Les militants du RDR son désabusés
Tous les militants du RDR ne sont pas aussi philosophiques et fair-play que Joël N’Guessan. Si la libération de Laurent Gbagbo est vue par beaucoup comme une chance donnée à la réconciliation nationale en Côte d’Ivoire, certains militants du parti au pouvoir ne rêvent que de voir les codétenus maintenus à la Haye, un bon moment, voire pour toute leur vie. Pour les réelles victimes RDR de la crise post-électorale, justice n’a pas été rendue par la CPI, dans ce dossier. Issiaka Diaby, le président du Collectif des Victimes de Côte d’Ivoire (CVCI), pense d’ailleurs que « C’est un coup de massue que les victimes viennent de recevoir ». Reste maintenant à savoir si ces victimes vont descendre dans la rue, comme promis par Issiaka Ouattara.
Paula K. avec Alex Dimeco, Correspondant/Akody.com