Le Président ivoirien Alassane Ouattara a accordé mardi un entretien à nos confrères de RFI et France 24, à quelques jours de l’élection présidentielle. Interrogé par Christophe Boisbouvier (RFI) et Marc Perelman (France 24), Alassane Ouattara affirme que la Constitution lui interdit de changer la date du scrutin. Il estime qu’il est temps que Laurent Gbagbo rentre chez lui et propose de rétablir la limite d’âge pour les candidats. Sur la présidentielle de 2025, il exclut formellement de se représenter.
Candidat à sa propre succession le chef de l’exécutif ivoirien justifie sa participation au scrutin du 31 octobre prochain. « C’est mon amour pour mon pays qui me pousse à être candidat. Avec moi, la défaite [de mes adversaires] est certaine. C’est pourquoi ils décident de ne pas y aller ».
Concernant le report du scrutin, Alassane Ouattara a martelé que « Ce serait un parjure, car la Constitution fixe l’élection au dernier samedi d’octobre. Elle aura donc lieu à cette date. », même si certains leaders de l’opposition affirment qu’« il n’y aura pas d’élection », le 31 octobre.
Un tête-à-tête avec Henri Konan Bédié avant le 31 ? « J’ai marqué ma disponibilité, mais le président Bédié n’en veut pas, je ne vais pas le bousculer », a-t-il dit.
Sur la présidentielle de 2025, il exclut formellement de se représenter. « Cela suffit comme ça. C’est un sacrifice que je fais pour cette année. Alors pour 2025, il me serait difficile, même impossible [de me présenter] et j’espère que la Constitution va nous régler le problème », a-t-il déclaré.
Alassane Ouattara fait ainsi allusion à l’éventuel rétablissement d’une limite d’âge à 70 ou 75 ans, via la modification de la constitution, ce qui exclurait de facto les candidatures de Laurent Gbagbo, de Henri Konan Bédié et de lui-même.
Le cas Laurent Gbagbo
Le président Alassane Ouattara a affirmé sa volonté de voir son prédécesseur, Laurent Gbagbo, rentrer en Côte d’Ivoire, après neuf ans passés à la Cour pénale internationale. Poursuivis pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité lors de la crise postélectorale de 2010, l’ancien président Laurent Gbagbo et son ministre de la jeune Charles Blé Goudé ont été acquittés en première instance par la CPI. En attendant le verdict d’appel, la Cour autorise Gbagbo à rentrer dans son pays s’il a l’accord des autorités ivoiriennes.
« Je veux que Laurent Gbagbo rentre dans des conditions normales », a-t-il déclaré. Poursuivant, Alassane Ouattara a ajouté « c’est un ancien président, il a déjà fait neuf ans là-bas (CPI). Je trouve qu’il est temps qu’il rentre en Côte d’Ivoire, mais cela ne peut se faire que dans des conditions examinées d’un commun accord ».
Pour ce qui est du passeport de Laurent Gbagbo, le chef de l’Etat a signifié que sa délivrance est "en cours" et d’être plus rassurant, "ce n’est pas un souci".
Blackson Dodo Sylvain, Correspondant/Akody.com