Bien que la loi ne prévoie aucun plafond pour les dépenses, le président promet de se limiter et assure ne pas profiter des facilités de l'État. Ses rivaux en doutent.
Ce 2 octobre, lors d’un petit-déjeuner au restaurant Bandama de l’hôtel Président de Yamoussoukro, Ally Coulibaly, le ministre de l’Intégration africaine et des Ivoiriens de l’extérieur, interpelle son collègue Jean-Louis Billon, capitaine d’industrie et ministre du Commerce. « Jean-Louis, au fait, quand vas-tu payer ta contribution pour la campagne ? » Éclats de rire de Billon, qui promet de se mettre à jour au plus vite…
Comme lui, tous les cadres et militants de la coalition au pouvoir ont été sollicités. Objectif : lever des fonds pour financer la campagne du chef de l’État sortant, Alassane Ouattara. De généreux donateurs étrangers et des amis personnels du président ont également mis la main à la poche. Tous entendent rester discrets et, surtout, ne pas dévoiler le montant de leur contribution.
Pourtant, la loi ne plafonne ni les frais de campagne ni le montant des dons, et n’interdit à personne (particuliers comme entreprises) de financer une campagne électorale. Un cadre de l’équipe présidentielle indique cependant : « On ne fera rien dans la démesure. Le budget de la campagne a été arrêté et ne devrait pas coûter plus de 10 milliards de F CFA [15 millions d’euros]. » Soit autant qu’en 2010. ADO avait alors dépensé 4 milliards au premier tour et 6 milliards au second. Lire la suite dan,s Jeun,e Afrique...